LE DESERT
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 ECOUTEZ

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Gus




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MessageSujet: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 16:29

Pas des contes de rois ou de reines, comme il s'en fait à Mende ou à Rodez!... Non des contes comme mon père ou ma mère refaisaient le soir dans les fêtes en cassant les noix à la lumière des ampoules électriques de 40W, des contes de bouche à oreille, que tata Manou racontait, sur le coin de la table après souper ou dans l'après-midi en faisant gants pour les fabriques de Millau.

Ah ! les jeudis après-midi de pluie ou de neige, quand nous écoutions, les belles histoires !... il fallait profiter de l'aubaine et souvent les voisins de mon age se hâtaient de nous rejoindre. Parfois les grandes venaient tendre l'oreille, mais quelquefois seulement, car elles n'auraient pas voulu passer pour des gamines. Nous, nous installions en rond autour de la machine de la tante, et au premier coup d'aiguille le conte débutait. le monde extérieur cessait de vivre, et même le chocolat du goûter de quatre heures n'interrompait pas notre concentration... Nous restions collés sur le sol, jusqu'à ce que la tante finisse par dire:

« Là c'est assez ! J’ai la gorge en feu !.. »

Et nous de la harceler :

« Encore ! Encore ! Juste un petit peu ! »

Parfois, l'oncle Joanet rentrant de la bergerie, nous découvrait chamaillant avec son épouse. Il riait de nos débats, apportait une sucrerie pour la gorge à la malheureuse, et notre chère tata Manou, continuait à faire danser les diables et les fées...
On en négligeait les devoirs pour l'école. Les contes de la tata c’était un peu l’école des cancres!...
Comment dire mes compagnons du forum, que ces contes ne étaient pas des sornettes. Assurément je ne sais pas les formuler aussi bien que la tante, et aujourd’hui, comme hier il faut les arranger un peu, à la façon de les faire modernes, mais c'est du sérieux, et il ne faut pas les compter n'importe comment !

Avant tout, il faut prendre votre temps, et vous installer chez vous tranquillement, avec un bon morceau de pain, pas de la baguette blanche mal cuite, une bonne tomme, un petit vin blanc un peu moelleux (la tata disait « moufle », chez elle tout était moufle : un lièch moufle, un foütur moufle etc).

Je ne sais que le français, tandis qu’enfant je comprenais la tante avec son accent, son patois mélangé à du mauvais français. Ils ne sont pas mal en français, mais ce n'est pas ça ! il manque la sonorité,tandis qu'en patois !... Ah ! Le patois ! C'est une langue pleine de vie, qui sent bon la soupe aux choux, vieille langue buriné qui nous vient du fond des ages, que parlaient nous arrière-grands-parents, une langue rocailleuse et douce, caressante, chantante comme une vraie langue maternelle, déjà le chaud accent n’existe presque plus, on n'entendra peut-être plus si on n'en prend pas soin. Enfin, il ne faut pas les écouter comme les "touristes", ni comme des ethnologues, vous ne comprendrez rien. Ils vous paraîtront sans queue ni tête, mal arrangés et totalement insensés.

Mais si vous les recevez avec des oreilles d'enfants, vous saisirez une musique que vous aviez cru oubliée et vous boirez tout le temps du petit-lait.!
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Gus




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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 16:30

Conte du temps de ma grand-mère.
Il y avait un homme qui piochait son jardin. Non, je me trompe !
Il y avait un homme qui avait trois mules. Non, je me trompe encore ! ...
Il y avait un homme qui gardait trois chèvres. Quel étourdi je suis !
Il y avait un homme qui avait trois femmes.
Enfin, je suis dans le bon chemin.
De quoi riez-vous et quels sont ces sourires moqueurs ?
Je vais vous dire, si le vin est une des meilleures choses, l'ivresse, par contre, est une des plus mauvaises, il pervertit le jugement !
Donc, autrefois, lorsque les loups hurlaient, que les bêtes sauvages sautaient et folâtraient dans la campagne, un homme vivait dans un buron perdu au milieu des vallons.
La vie de notre Diogène est un tissu d’anecdotes aussi significatives, et sans doute fausses, que célèbres. Les pieuses femmes d’alors prétendaient qu’il restait toute la durée du jour en prières, ne mangeait que des racines de chardons l’été et l’hiver d'herbes bouillies et qu’il étanchait sa soif, avec le lait de ses chèvres.

Vous croyez peut-être que c'est par malice que j'ai commencé mon conte ainsi, pour avoir le motif de vous dire que trois mules, trois chèvres et trois femmes font neuf méchantes bêtes.
Non, mais, pour qui me prenez-vous ?
N'attisez pas le feu dans mon foyer, s'il vous plaît.
Moi, je suis sans astuce et lorsque je veux cracher, je ne le fais jamais obliquement.
Je m'en voudrais à mort de comparer nos épouses, nos âmes chéries, à des mules ou à des femelles de bouc.
J'aime trop les brunes, les châtaines, et les autres…., pour leur manquer de respect et ce ne sont pas une raison, sous prétexte que, quelquefois, la mémoire me fait défaut, ou que je déraisonne, de m'imputer une rosserie éclose dans vos têtes.
Cela dit, je reprends le fil de mon récit
Notre ermite avait trois femmes, non pas au sens biblique, je veux dire que trois femmes veineraient le saint homme.
Quotidiennement, les forces du Mal le poursuivaient et, chaque matin, combinaient quelque nouvelle ruse, pour lui faire faire au moins un péché, mais toujours le Vilain en était pour ses inventions subtiles, ce qui le vexait sérieusement. -
Néanmoins, à la fin des fins, l'ermite et le tentateur se fatiguèrent tellement que le dernier dit au premier :
« Nous allons convenir que tant que tu vivras je te laisserai tranquille, si, d'aujourd'hui à demain, tu commets un des trois péchés que je vais t'indiquer ».

Assommer un homme,
Violer une femme,
T'enivrer.

Goûter aux vignes du Seigneur, se dit notre homme, ce n'est pas une grosse faute ; d'ailleurs, j'aurai toute ma vie pour la racheter.
« Touche là, tout bien compté, j'accepte le dernier péché ».

Sur-le-champ, notre retiré du monde, sans autres hésitations se hâta vers Nasbinals pour acheter une bonne bouteille.
En s'en revenant, à moitié chemin, elle était déjà vidée et il titubait en chantant à tue-tête.
Le malheur voulut qu'il rencontre sur ses pas la Fabienne, honnête femme, connue et appréciait de tous.
À la vue de cette femme, de désirs sa chair le brûla, il la saisit, la renversa dans le fossé du chemin et, malgré ses cris éperdus, et sa résistance désespérée, il perdit son aptitude à la quiétude.
En entendant ses appels au secours, son mari accourut, mais l'ivrogne, fou de colère, lui fendit la tête à coups de bâton et le laissa mort aux pieds de sa femme évanouie.
Si le vin mais, mon conte a-t-il besoin de morale.
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 16:44

J' écoute !
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Gus




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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 17:02

Si j’essayais de mettre ici un conte, une fabulette, une ritournelle du pays, (Gévaudan - Rouergue) ? ? ?
Bon juste pour soliloquer tout seul ? ? ?
Pas grave dans un Désert….quoi que……avec une russe, une libanaise, une rousse rouge à moitié teutonne, un réunionnais, et l'épouse d'un touareg etc…… je me méfie quand même un petit peu………….
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 17:10

Mais non pose...
On te lit : )
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Gus




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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 17:18

Je suis un petit peu en retard mais un conte de Noël de tata Manou c’est toujours bon à prendre même un 4 janvier

Très loin, là haut, sur la montagne
Là où le soleil apparaît
Dans le sommeil qui le gagne
Un pastourel entend
Chanter dans la campagne
L'ange du Paradis

Comment se fait il Dieu adorable
Que pour sauver l'homme perdu ! Dans cette pauvre étable
Vous, si grand, soyez venu
Tout petit, tout aimable
Comme un nouveau-né !
Et la voix chantait joyeuse
« Réveillez vous, vous les dormeurs
Pour faire sa cour royale
Au Roi que nous avons,
Tout le ciel descend
Et vous autres, vous dormez »
Enfin Baptiste se réveille
Appelle Janet et Pierroton
Allume sa lanterne Ouvre son placard
Et vite s ‘ habille
Pour aller vers le Sauveur
Et dans leur manteau de laine
Tous les bergers enveloppés
Sortent de leur cabane
Leur brandon allumé
Et vont en caravane
Chercher le Roi de paix.
Dans une étable que voient ils ?
Entre le bœuf et l'âne gris
Dans une crèche froide
Ils trouvent le petit
Pauvret ! ... et eurent envie
De lui voler un baiser !
« Votre enfant nous ravit l'âme
0 belle vierge, laissez nous
Notre amour le réclame
Nous vous prions à genoux.
Oh ! laissez nous madame
Lui baiser les petits pieds.. »
La Vierge blanche et souriante
Comme l'étoile au firmament,
Son bébé leur présente
Si aimablement
Que chacun se contente ! De tout son compliment.
Comme les bergers s'en retournent ! Au milieu de lumières de paradis
Trois Rois arrivent
Chargés de leurs présents
Pour le Roi Dieu Homme ensemble
L'or, la myrrhe, et l'encens.
Toujours est il que tous devons savoir
Que le Fils de Dieu est né ! Pour le riche et pour le pauvre...
Et sitôt venu ce Dieu Sauveur,
Comme il est allé se cacher ! Lucifer Belzébuth ! ...


Tous applaudissent Mannette et sa musique
Mais le temps est passé et la pendule sonne
Dix heures ; les carillons sont la voix des anges.
Vite ! Apprêtons-nous comme les pastoureaux !
Les hommes le sont vite, les femmes un peu longues
Enfin chacun est prêt, nous partons pour Matines
Tout le mas, une vingtaine à la fois,
Il en demeure un ou deux dans chaque maison
Sans compter les enfants que d'innocentes fraudes
Ont pourtant décidé à se rendre à matines chaudes.
Et demain les mamans leurs diront au réveil
Qu'un tout petit enfant, très beau est descendu d'En haut,
Est venu les bénir dans leur sommeil
Et puis s'en est allé, brillant comme l'éclair
Après avoir rempli, voyez ! leurs petits sabots
Des présents de Noël : pastilles et bonbons !
Il fait noir et la neige partout forme une couche épaisse
Mais le traîneau tiré nous a fait un passage
Des mas les plus éloignés jusqu'à Saint Salvadou (sud-est de villefranche)
Derrière le bouvier qui porte le falot,
Comme une procession nous allons tous en rang !
Pour moi, dans mon passé, il n'est rien dont je me souvienne
Avec tant d'agrément que de cette nuit,
De la Brousse à Cassan, de Bras à Mas del Puech
De Besac à Lacalm, du Peset à Jonquière,
De partout la paroisse arrive tout entière
Tandis que les clochers chantent : Noël ! Noël
Les lanternes allumées semblent de haut en bas
Des étoiles du ciel sur terre descendues,
Pour mener au Sauveur toutes les maisonnées.

Nous y sommes.
La vieille église est pleine comme un oeuf.
Les lustres, les autels tout pimpants, ornés
De bouquets de fleurs d'or, de rameaux et de cierges
Font danser sous la voûte une pluie d'étoiles.
Tout flambe, tout brille, tout est paradisiaque Les chanteurs :
Bouloc, Lacassagne, Mazenc, Vialette, Tabournel, Le Panset, et Pradines
Poussent, « pic et repic », les psaumes de Matines,
S'ils estropient un verset ne chantent que plus fort.
Sur leur sellette là haut les quatre enfants de chœoeur
Voix de paradis, hautes, fines, éclatent,
Chantent deux à deux l'aubade des prophètes
Qui ont vu et qui ont appelé le Sauveur de si loin ?
Que vous devez les aimer, Enfant de Bethléem,
Ces jeunes enfants à l'âme pure et franche
Qui chantent pour Noël dans leur robette blanche !
Votre sainte venue avec les angelots !
Laurensou ! Laurensou !
Que tu étais merveilleux !
Quand ta voix dans la nuit éclatait ravie ! ...
Mais les plus beaux que j'ai entendu dans ma vie
Sont bien les vieux Noëls de la tata Mannou.
Chanteuse, marguillière, un pilier de l'église,
Mannette avait formé depuis longtemps à son goût
Un chœur de beau renom de chanteuses ;
Si bien Que les filles, depuis, savaient chanter sans crier.
Elle leur avait appris tant et tant de cantiques
Des cantiques anciens, simples et magnifiques,
Qu'il était en effet plaisir de les entendre ?
Souvent pour les fêtes, elles ne savaient que choisir,
Mais le soir de Noël il n'y avait point conteste
Le Français traduit mal le sens de cette fête
Vive le vieux patois et les vieux Noëls.
Deux chanteuses, pas plus, chantaient les couplets,
Deux voix de choix, et si bien mariées,
Que nous entendions tous les paroles chantées !
Sans que l'air y perdit le rythme ! musical
Mais au refrain hardi ! la paroisse entière
Filles, femmes, enfants et hommes, tout se mêlait
L'air retentissait, la voûte en tremblait,
Et rien de plus touchant, de plus grand, de plus beau
Que ces noëls qui montaient vers le ciel !
Vous vous souvenez de celui que, voisins et voisines,
Avions chanté avant d'aller à Matines.
Le second est bien un peu dans le même « sicut(latin : ainsi) »
Le voici, aussi bien que je m'en souvienne

Chantez clochers

Chantez clochers et carillonnez cloches,
Faites tinter par en haut, par en bas,
Dans les prairies, les combes et les plaines
Faites tinter les joies de Noël

Refrain
C'est donc vrai Qu'un Dieu plein de pitié
Naît dans une étable
Pour les pauvres pécheurs ! (bis)

Il vient d'en Haut, miraculeuse rosée,
Pleuvez nuages,
le Juste d'Israël
Et toi, là bas terre régénérée
Fais éclore la semence du Ciel

Comme il y avait longtemps que tout vous désirait Seigneur ! ...
Le monde avait roulé bien bas
L'enfer riait quand la terre pleurait...
Tout vous attendait... jamais vous ne veniez
Nuit de Noël... mille fois bénie,
Malgré l'hiver, la bise et la neige
Tu seras toujours d'étoiles enluminées
Sur toi, du ciel, s'est ouvert le rideau
Il est minuit, chacun dans sa cabane
Pierre et Janet disaient, à moitié endormis
« Quel est ce chant qu'on entend dans la plaine ?
Quel est ce chant là haut, qui lui répond ? »
Et dans la nuit toute pleine de joie Les anges disaient aux bergers :
« C'est un Sauveur que le Ciel vous envoie ! »
Et les bergers répondaient aux anges
C'est donc vrai Qu'un Dieu plein de pitié
Naît dans une étable Pour les pauvres pécheurs ! (bis)
Des bergers, la foule se rapproche
De là haut, d'en bas s'appellent de très loin
« Venez ! Allons voir cette nouvelle
De ce grand Roi né à Bethléem. »
On n'avait jamais vu rien de semblable
Le Fils de Dieu s'est fait petit enfant !
Dans une crèche, au fond d'une pauvre étable
Bergers et Rois trouvent leur Sauveur !
Qu'il est gracieux dans son berceau de paille !
Qu'il est aimable ce petit nouveau-né ?
Dans ses yeux tout le ciel se regarde.
Que tout le ciel avec Lui soit venu !
Vierge maman que Saint Joseph assiste,
Que faites vous avec votre petit !
Vous riez... vous pleurez ! ... tantôt joyeuse ou triste ?
Il est si beau... mais il est si petit !

Il fait si froid, qu'il tremble le pauvre
L'âne et le bœuf veulent le réchauffer
Mais leur haleine ne le réchauffe guère
Si notre amour pouvait lui tenir chaud
Ses deux yeux ressemblent à des étoiles
Pour nous éclairer, descendues du Ciel
Ses deux pieds, ses deux menottes
Ressemblent aux fleurs de l'églantier
Pieds glacés, menottes engourdies,
Membres sacrés d'un Dieu, permettez nous
De vous cueillir, fleurettes écloses,
De vous baiser, menottes petit pieds
Chantez clochers et carillonnez cloches
Faites tinter de haut en bas
Dans les prairies, les champs et les plaines
Faites tinter la joie de Noël
C'est donc bien vrai
Qu'un Dieu plein de pitié ! Soit né dans une étable
Pour les pauvres pécheurs
Le Pépé de la Planque avec l'oncle Hippolyte
S'étaient assis tous deux
Derrière le lutrin, que dans leur jeunesse
Ils guidaient crânement aussi bien que quiconque.
Et s'ils ont cédé le pas, c'est pour défaut de vue
Mais la nuit de Noël, qui résiste ?
Qui pouvait se taire quand la foule !
Se saoule de plaisir, de chanter ce refrain ?
Chantez vieux ! chantez bien, chrétiens de forte souche
Chantez, oncle Hippolyte et Pierre de la Planque !
Chantez à pleins poumons,
Chantez à pleine gorge.
Comme dit Pierre un soir, à Pierrot mon filleul,
On parlera toujours de cette chansonnette,
Chantez les Noëls de la tata Mannette
0 mes anciens, il y a longtemps que vous ne chantez plus
L'herbe du champ des morts vous a poussé dessus
Mais vous me souriez, de là haut, par une étoile,
Quand je parle de l'ancien temps à la race nouvelle,
Et, sitôt appelée, depuis les astres
Votre âme redescend et chante dans nos vers.
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Gus




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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 20:56

Ici, la ferme de Repons, la ferme de Girbal de Repons, là... Ah ! ou de Ventajoux : ça ira mieux , à la ferme de Ventajoux là, chez Girbal, là, chez la Rougite, ils avaient des poules, et ils en avaient trois poules, qui étaient impossibles : toujours elles voulaient partir, et toujours elles s'en allaient. Elle, elle leur donnait du grain le matin; et toujours ces trois poules, une fois qu'elles avaient mangé, allez ! elle ne les trouvait plus.
- Qui sait où elles sont passées ? Où sont-elles passées, qui sait où ?
Mais ces polissonnes allaient rôder.

Et un jour elles se dirent :
- Il nous faut descendre jusqu'au Bès . Il y a du sable, là-bas, et nous nous amuserons. Nous trouverons des vers de sable, et tout ça, nous pouvons bien aller un peu nous promener.
Alors, elles descendent au Bès. Mais c'est que, vous savez, le Bès est près, maintenant; mais il n'était pas près de Ventajoux dans le temps, parce qu'il y avait des murs, tout ça, et pour descendre le long de... les gens n'y pensaient pas, mais les poules avec leurs ailes, s'imaginaient être lestes et remonter aussi vite qu'elles étaient descendues; mais c'est que... attends un peu ! Et, enfin, elles allaient là-bas sur ce sable et elles se mirent à manger des vers. Et voilà que tout à coup, le soleil commençait à se coucher, et le loup passe. Il voit ces trois poules, mais comme il avait un autre coin à visiter où c'était des dindons - c'est plus gros que des poules - il dit :
- Il me faut aller voir si je peux en attraper quelqu'un avant que la fermière ne les rentre.
Et il s'en va, et il dit aux poules
- Si, quand je repasserai, vous n'avez pas fait votre maisonnette, je vous mangerai toutes les trois.

Alors les poules, embêtées - elles voyaient que le soleil était parti. et qu'il commençait à faire nuit. C'était une poulette noire, une poulette blanche et une poulette rouge . Alors la poulette blanche, c'était la plus jolie, celle-là, c'était la plus mignonne . Mais la poulette noire, c'était une coquine. Et elle dit aux autres :
- Eh bien, nous allons faire une maisonnette : nous allons nous aider l'une l'autre. Et puis il sera bien attrapé parce que nous serons dedans avant qu'il arrive.
Alors elles se mirent toutes les trois à faire la maison de la noire. Mais c'est que quand la maison de la noire fut finie, la noire dit ;- Oh ! attendez, je veux l'essayer, je veux voir comment elle me va.
Et - tric et trac - elle ferme la porte. Et elle dit - Maintenant vous êtes dehors, restez-y.

Et alors ! Les autres se mettent à pleurer ! Et la poulette rouge, plus fine encore que la blanche, se met à dire :
- Allez, va, soeurette blanche, ne te fais pas de mauvais sang, moi je vais t'aider... Aide-moi à faire la mienne et je t'aiderai à faire la tienne. Je ne ferai pas comme notre soeur - notre soeur nous a trompées, c'est une coquine.
Enfin, bon. Alors la pauvre poulette blanche se laissa encore amadouer et elles font la maison de la poulette rouge. Quand la maison de la poulette rouge fut faite, la poulette rouge dit comme ça :
- Il me faut l'essayer. Et alors... Mais je ne ferai pas comme ma soeur, moi, je vais venir t'aider, n'aie pas peur, je vais l'essayer, mais je vais venir tout de suite.
Mais c'est que quand elle fut dedans, elle fit comme l'autre :
- Tu es dehors, restes-y.
Et tric et trac, elle ferme la porte. Ah ! La poulette blanche se pleurait, se pleurait !

Et Augustin du Rouy qui allait poser une fenêtre là-bas, enfin, chez Germaine de Castaraste, il portait une planche, des marteaux, des pointes et il trouve cette poulette en train de pleurer, de pleurer.
Hé, mais qu'est-ce que tu as ? Pourquoi pleures-tu ?
Alors elle lui raconte l'histoire : que le loup était passé, et qu'il était allé à Castaraste manger un dindon, qu'il leur avait dit que quand il repasserait, il les mangerait toutes les trois, qu'elle avait aidé à faire la maison de ses soeurs, et que maintenant ses soeurs l'avaient laissée ici et lui avaient dit :
- Eh bien, tu es dehors, restes-y.
Eh bien, Augustin lui dit :
- Tu ne seras pas dehors, moi je vais te faire une maison avec ma planche.
Et il se met à faire un carré, il lui fait une maison, une fenêtre, tout ce qu'il fallait, et une porte et des pointes plantées à travers la porte. Et il dit :
- Ne te fais pas de bile, quand le loup viendra, même s'il frappe, n'aie pas peur, il s'arrangera les fesses si jamais il veut démolir ta maisonnette
Bon.
- Et tu regarderas par le trou, quand tu le verras venir. Et tu sais, si tes soeurs veulent venir te demander l'hospitalité, ne les laisse pas entrer.
- Oui ! c'est ce que je ferai.
En effet la poulette, contente, ferme sa porte, et par la petite fenêtre qu'il lui avait fait - elle n'était pas grande la petite fenêtre : pour passer une tête de poulette, vous savez, il n'y a pas un gros trou - et alors, eh bien elle entra et elle surveilla le loup. Et tout à coup, elle le voit venir, là-bas, quand même il était un peu loin, mais encore on voyait un peu son ombre.
- Tiens, voici le loup !

Alors bon ! Il va frapper à la porte de la noire, pardi.
Tan ! Tan ! Tan !
- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est moi.
- Oh ! nous n'ouvrons pas. Non, nous ne vous ouvrons pas.
- Eh bien, je péterai tant et je vesserai tant que je démolirai la maison.
Et il tomba et il gratta et il démolit la maison .

La poulette noire s'en va bien vite chez la poulette rouge : Tan ! Tan ! Tan !
- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est moi.
- Non nous ne voulons pas t'ouvrir, non, nous ne t'ouvrirons pas, coquin, tu nous mangerais !
- Je péterai tant, je vesserai tant, je gratterai tant, que je démolirai la maison.
Et il tomba la maison. Et elles s'en allaient chez la poulette blanche. Mais c'est que la poulette blanche :
- Vous êtes dehors, restez-y !
Et le loup mangea ces deux-là. Et c'est que, quand même - parce qu'il avait manqué le dindon : il ne l'eut pas le dindon à Castaraste - il avait faim, et il dit : - Il me faut la troisième, il n'y a pas ! Je m'arrangerai bien; celle-ci a une cabane bien fichue, peut-être que j'aurai du mai à la démolir, mais j'y arriverai bien.
Et il se met à gratter et à taper et ici, et -je t'aurai et... La poulette blanche toujours :
- Restez à la porte, vous êtes dehors, restez-y.
Eh bien lui il frappa, il fit, il gratta, rien ! Alors il se met à donner des coups de cul contre la porte, il se planta tous les clous dans le derrière, et il saignait tellement, il saignait tellement, qu'il alla se mettre au «gourg» des Gouteilles pour se rafraîchir et le tourbillon de l'eau le précipita dans le trou et il y est resté, et il y est toujours, et il est noyé...

Comme le conte, qui est passé par là et s'est noyé Voilà !
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tit_yaourth

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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 21:08

écoutez, écoutez, t'en a de belles, Gus, on fait comment pour avoir le son ?
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeVen 4 Jan - 21:09

Le parlé de làbas...???
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Gus




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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeSam 5 Jan - 9:03

Pour avoir le son ?
Tiens c’est une bonne question, pourquoi j’ai intitulé « Ecoutez » ? ? ? un acte manqué …. Sans doute pour vous inciter à prendre un micro, à faire un petit clic sur l’icône d’Audacity, ensuite avec votre plus belle voix vous lisez.

Quand tout sera dans la boîte, nous en reparlons. Étant donné que je n’ai pas d’idée en particulier.

Votre Gus.
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Gus




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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeSam 5 Jan - 10:00

ECOUTEZ Vsm10
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeSam 5 Jan - 10:49

Je vais te prendre au mot .... Dès que je le peux ...pour Un conte , et si les conteuses du souk s'y mettait?
Valy,( voix mesurée à la diction parfaite)
Tamara ( une voix grave très belle )
Datura ( un parfum d' exotisme )
Cotinne ( un volcan toujours sous jacent)

.......................et pourquoi pas TOI et d' autres du souk .... excellent exercice que l' oral ... Justement j'en manquais d' exercices oraux et vu la langue de GUS pour ses contes du terroir , ça va être COTON!
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeSam 5 Jan - 10:51

Oui mais nous n'avons pas l'accent de son pays!!
Mais jouable sunny
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeSam 5 Jan - 10:54

Faut avoir un micro ??
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitimeSam 5 Jan - 11:00

Un micro et Audacity ( pgm gratuit )
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MessageSujet: Re: ECOUTEZ   ECOUTEZ Icon_minitime

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