Bonjour le souk
Le silence est un luxe que je ne puis toujours me permettre.
Au fond des échoppes, il est un lieu magique. On appelle ça chez Baldassare. Chez Baldassere, tout marche à l'endroit et à l'envers à la fois. Les frères et soeurs d'orient se rassemblent, dans la discrétion, pour mururer, entre raki, thé et café, des hurlement de silence, des renoncements d'espérance. On tricote de grand échevaux de poussière, pour en faire des fils ténus, mais on n'y arrive pas toujours. Elle est étrange, cette poussière, car, comme le monde, elle marche à l'envers. Le simple fil du regard la fait se soulever en Maësltrom et ouragans, tandis qu'on se roule dedans et qu'on la frappe, sans la faire se soulever d'un micron. C'est la poussière à l'envers, la poussière de chez Baldassare.
Quand les bouches se sèchent, on croque de mystérieux biscuits génois. Ca sent le miel, le kérosène, le grand air, et la pollution. Les méridiens sont écartelés, et le temps se suspend.
C'est le monde à l'envers, comme en plein d'endroits. Les opprimés tiennent la main des oppresseurs, qui d'un coup, sur les bords des falaises, ont peur.
Peur du vide au bord des falaises, du vide trop plein de tout. Trop plein des choses qui peuvent se dire seulement, au fond de l'échoppe de chez Baldassare.
Le souk est silencieux, silencieux des histoires de chez Baldassare.
Il était une fois...la fois où je te comprends, mais où je ne te crois pas.
A vous, à vie.