Samarcande

Celui-là, je vais le lire, et non pas le relire.
Samarcande, 'lieu de rencontre" ou "lieu de conflit", entre les mondes turc et persan.
Dans mon petit clan, souvent le "cours" de géopolitique du week-end commence par les mots "retour à Samarcande".
Depuis longtemps, je suis fascinée par les frontières, les portes, les couloirs et les "points de contact", partout dans le monde. Mais ce Samarcande-là a une couleur toute particulière pour moi.
Alors que pour beaucoup, Samarcande c'est l'orient, les mystères du grand est, et les parfums de l'Asie Centrale, pour moi, Samarcande c'est l'endroit où ont été déportés les membres de l'autre moitié de mon clan tatare. Depuis 1953 les enfants de Sliman sont séparés, une partie en occident, l'autre partie à Samarcande. Depuis plus de 50 ans, ce clan de faux jumeaux mais de vrais frères ne s'est pas adressé la parole, d'un côté et de l'autre de frontières logiques et géopolitiques.
Le soir, en fermant les yeux, nous les appelons, mais ils ne nous répondent pas, peut-être que eux font pareil. Peut être aussi, que comme nous, ils se rassemblent autour d'une table, et le doigt sur un atlas, retournent à Samarcande.

"Au fond de l'Atlantique, il y a un livre."

"Six ans après, seul m'obsède encore cet être de chair et d'encre dont je fus, un moment l'indige dépositaire."
(ahhhhhhhh, l'encre dans le sang !)

"Et son parcours millénaire qui l'a interrompu sinon l'arrogance de mon siècle."
"Depuis le monde s'est couvert de sans et d'ombre, chaque jour d'avantage."

"Samarcande la plus belle face que la terre ai jamais tourné vers le soleil."

"Si tu punis le mal que je t'ai fait par le mal, quelle est la différence entre toi et moi, dis ?"

"... c'est une croyance ancienne à Samarcande, lorsqu'une future mère rencontre dans la rue un étranger qui lui plait, elle doit oser partager sa nourriture, ainsi l'enfant sera aussi beau que lui..."
(Ah l'exogamie, clou d'or des enfants de la louve Mongole)

"... il admirait la puissance de ses arguments ; il lui reprochait seulement de professer trop haut et trop brutalement ses idées."

"A quel moment avait-il basculé de la témérité dans la démence."
(Les hommes cavalent....)

"Le vin et lui ont appris à se respecter, jamais l'un d'eux ne répandait l'autre sur le sol. Ce qu'il redoute la plus c'est la multitude et qu'elle abatte en lui le mur de la respectabilité."

"Pour ces gens, le terme de "philosophe" désigne toute personne qui s'interesse de trop près aux sciences profanes des Grecs et plus généralement à tout ce qui n'est pas religion ou littérature."
(On dit comment aujourd'hui sur les forums ??? Intello ??? mdrrrrrrrrr)

"Il est dans sa ville et c'est lui l'inquisiteur."

"...l'étudiant balafré? Un gourdin à la main, un citation à la bouche, demain, il fera trembler Samarcande."

"... il est enfermé en lui-même, muraille aux nues et portails clos."

"Je me méfie du zèle des dévots mais je n'ai jamais dit que j'étais l'Un d'eux."

"Seul un homme en paix avec son créateur pourrait trouver le sommeil dans un lieu de culte."

"Je ne suis pas de ceux dont la foi n'est que terreur du Jugement, dont la prière n'est que prosternation. Ma façon de prier ? Je contemple une rose, je compte les étoiles, je m'émerveille de la beauté de la craétion..."
(Toute proportion gardée, on dirait Vagabonde qui nous parle de cette "fichue Vie")

"Nous sommes à l'âge de secret et de la peur, tu dois avoir deux visages, montrer l'un à la foule, l'autre à toi-même et à ton créateur. Si tu veux garder tes yeux, tes oreilles et ta langue, oublie que tu as des yeux, des oreilles et une langue."

"Non de ces silences qui appellent les mots de l'autre, mais de ces silences qui grondent et emplissent l'espace."

"Garde de livre. Chaque fois qu'une vers prendra forme dans ton esprit, qu'il s'approchera de tes lèvres, cherchant à sortir, refoule-le sans ménagement, écris-le plutôt sur ces feuilles qui restoront au secret."
(On dirait une voix amie qui me dit : écris-le; écris-le !)

"Cette nui-là, Omar a vaineme,t cherché le sommeil dans un belvedère, un pavillon de bois sur une colline chauve..."

"D'un oeil furtif, Omar observe le balafré, qui semble s'étouffer dans son coin, réfugié néanmoins dans une grimace timidement moqueuse."

"Il s'interrompt pour reprendre son souffle, pour ménager son effet surtout, et laisser la crainte s'insinuer dans les coeurs."

"Toute violence, ici, est fille de la peur."
(La peur mène à la haine, la haine mène à la colère, la colère mène au côté obscur qu'il disait Yoda)

"N'oublies jamais que ce sont nos villes... Samarcande : rien que des oasis qu'un moment d'abandon ramènerait au désert. Constamment à la merci d'un vent de sable."

"Quand on veut boire du vin, on choisit avec soin son échanson et son compagnon de plaisir."

"L'éternité entière en compagnie d'ulémas sentancieux ? Non merci, Dieu nous a promis autre chose."
(Oui oui, le fameux paradis des orientaux, et de l'islam, qui manque de spritualité...)

"Les astrologues l'ont proclamé depuis l'aube des temps, et ils n'ont pas menti : quatre villes sont nées sous le signe de la révolte, Samarcande, La Mecque, Damas et Palerme."

"N'ayant pas trouvé proie à ses griffes, Nasr Khan saisit à pleine main ses robes d'apparat, lesôte l'une après l'autre, les projette, rageur, sur le sol, les foule aux pieds en hurlant, sonnores, dans son dialecte turco-mongol deKashgar, des chapelets d'injures."
(rhooooooo, il a pas honte ?)

"Désormais seule la garnison turque y dressait parfois ses yourtes."

"Ses aïeux, disait-on prenaient leur repas avec la troupe, ils ne perdaient aucune occasion de rappeler que leur pouvoir reposait sur la bravoure des guerriers de leur peuple. Mais d'une génération à l'autre, les khans trucs avaient acuis les fâcheuses manies des monarques persans."
(Comment peut-on être...Oughouz mdrrrrrrr)

"Le temps a deux visages, deux dimensions, la longueur est au rythme du soleil, l'épaisseur est au rythme des passions."

"Trop tard, la femme s'en est allée, elle n'est déjà plus que voiles."

"Ce n'estpas par hasard si le cadi a distingué parmi les nombreuses disciplines où excelle Omar la médecine ou l'astrologie, elles ont toujours eu la faveur des princes, la première pour s'efforcer de préserver leur santé et leur vie, laseconde pour vouloir préserver leur fortune."

"La mer ne connait point de voisins, le prince ne connait point d'amis."
(Quand vous serez grand, vous aurez des sujets, et des ennemis....
extrait du "métier de Roi")

"Que restera-t-il demain des écrits des savants ? Seulement le mal qu'ils ont dit de ceux qui les ont précédés."
"Telle est la loi de la science ; la poésie ne connait pas pareille loi, elle ne nie jamais ce qui l'a précédée et n'est jamais niée par ce qui la suit, elle traverse les siècles en toute quiétude."
(A l'école de la poésie, on n'apprend pas, on se bat !
Leo Ferré)

"Mais, de grâce, qu'on ne me parle pas de vérité."

"Ce qui reste d'une cité, c'est le regard détaché qu'aura posé sur elle un poète à moitié ivre."

La poétesse : "Si jamais il songeait à m'épouser, il commencerait pas m'enfermer."

samarcande est aussi de Maalouf!!!!!!

ben dis donc ....

Tu es une fan de cet écrivain ...;

J' ai hâte de commencer tanios ....

Mais bon , l' analyste est un pavé!!!!!!!!!

Bonsoir à tous .....je file " bouquiner" ......

Bisous !

Bonjour le souk, il a écrit aussi:" Les jardins de Lumière", je l'ai , mais pas encore lu
On m'a dit que "Léon l'Africain" était très bien aussi
J'aime bcp cet auteur qui nous offre , poésie , légende , vérité...

Non, je suis pas une "fan" vaga, je lis..... 40 000 pages par ans.
Mais là ça mefait une drôle d'impression Samarcande, parce que j'ai pas du tout le même bout de la lorgnette qu'Amin Maalouf, enfin disons que de ma yourte l'angle de vie n'est pas de même, mais ça m'énerve même pas. Je cherche juste à comprendre une histoire de plat de pois-chiches et de galettes de pain...Et puis, Matricule à du travail...elle cherce à comprendre le contraire de la même histoire du contraire du plat de pois-chiche.


Il y a aussi, chère invité qui "a" les livres, sans jamais en prendre posséssion, il y a aussi ceci :

"Telle est la loi de la science ; la poésie ne connait pas pareille loi, elle ne nie jamais ce qui l'a précédée et n'est jamais niée par ce qui la suit, elle traverse les siècles en toute quiétude."..."Mais, de grâce, qu'on ne me parle pas de vérité." (Amin Maalouf, Samarcande)
Je suis sûre qu'Amin Maalouf apréciera la vérité de ta remarque...

Vérité d' un côté du fleuve
Mensonge de l' autre côté...


Décidemment , j' ai de plus en plus hâte de lire cet auteur , dont je ne " possédais rien " jusqu' à maintenant ....

Je vous dirai ...

Un livre à quelque chose de " bizarre" et de " magique" ....Quand on le lit , il devient nôtre , il devient notre possession et en même temps le texte reste LIBRE .....libre de son auteur et libre de son lecteur ....libre de leur pensée propre .....

Bonjour invité ....lol!

Bonjour tous !

Hé oui, Vagabonde, un conteur à un public dont il voit les réaction, un écrivain travaille au jugé, dans le bouillard, sans savoir de quel oeil son "oeuvre" sera accueillie...

"Les secrets des princes ne m'interessent pas, ils brûlent les oreilles qui les recueillent."

"Des soldats aux cheveux tressés"
(haaaaaa la vache !!!!!! Je me souviens d'avoir vu une photo de mon grand-père (j'ai bien dit grand-père) en costume d'apparat avec les cheveux tressés, pour une fête traditionnelle, j'ai cru à l'époque qu'il était en avance et qu'il se prenait pour Bob Marley, mais non, en fait.... le reste du temps, il était vêtu "à l'occidentale" en costume sombre pour exercer ses "fonctions")

"Tels sont les seldjoukides observe Khayyam, pillards incultes et souverains éclairés, capable des mesquinerires et de gestes sublimes."
(Des hommes comme les autres alors, ni meilleurs ni pires....
On dirait qu'il est mal à l'aise Amin Maalouf sur ce coup-là...vis à vis de l'ancien oppresseur...)

"Ce turc, tout juste sorti de sa yourte ! Ce Turc dont les pères, hier encore, se prosternaient devant je ne sais quelle idole et dessinaient sur leur étendard des groins de porc !
Comment ose-t-il demander en mariae la fille du Prince des Croyants, issue de la plus noble lignée."
(Il est exogame, m'enfin, plutôt que de faire la guerre à son ennemi, il essaye de lui faire l'amour. Je me demande s'il n'est pas en train de me chauffer cet arabe avec ses réflexes identitaires. Nan, c'est pour rire)

"Les cuisses d'une vierge, est-ce-celà le seul territoire pour lequel il est encore prêt à se battre ?"

"Va leur dire que je prendrais cette fille comme j'ai pris cet empire, comme j'ai pris bagdad."
( et les USA n'ont qu'à bien se tenir, ha mais !)

"De ce mariage de la décadence et de l'arrogance, aucun enfant ne naquit."

"Notoirement stérile, il avait répudié ses deux premières femmes, les accusant du mal dont il souffrait."

"Les turcs ne connaissaient ni droit d'ainesse, ni règles de succession."
(Effectivement, c'est le "meilleur guerrier" qui est choisi)

"Je veux bien que nos troupes s'affrontent, Dieu donne la victoire à qui Il veut, mais où allons-nous si les gens du commun commencent à se mêler de nos querelles ?"
(ça donne des élections... oops)

"Son empire s'étend de Kaboul à la Méditerranée, son pouvoir est sans partage, son armée fidèle..."

"Alp Arslan n'a que l'avantage dunombre et celui de l'âge. Non pas le sien s'entend, mais celui de sa dynastie. Il appartient à la seconde génération, encore animée par l'ambition fondatrice. Nasr est le cinquième de sa linée, bien plus soucieux de jouir des acquis que de les étendre."

"Mais il reste le plus souvent enfermé dans son belvédère, plongé dans ses travaux ou son livre secret, dont il noircit les paes avec acharnement, comme si la guerre n'existait pour lui que par la sagesse détachée qu'elle lui inspirait."

"Alp Arslan, pour sa part, est assis en tailleur sur une estrade en bois recouverte de coussins."
(même ça, ça n'a pas changé...)

"Alp Arslam pourra en effet au bout de quatre nuits d'agonie. D'agonie lente et d'amère méditation."
"Pour mon arrogance, pour ma vanité, Dieu m'a dépêché le plus misérable des humains, un vaincu, un prisonnier, un condamné en route pour le supplice ; il s'est avéré plus puissant que moi, il m'a frappé, il m'a fait tomber de mon trône, il m'a ôté la vie."

"De temps à autre un homme se dresse en ce monde,
Etale sa fortune et proclame : c'est moi !
Sa gloire vit l'espace d'un rêve fêlé,
Déjà la mort se dresse et proclame : c'est moi !"
(Etonnant : du temps où je suivais les cours de géopolitique aulieu de les donner, ils commencaient souvent par une phrase qui ressemblait à ce poème...)

"On peut penser qu'à cette époque les habitants d'une ville n'avaient aucune raison de préférer tel souverain turc à tel autre. Ils priaient pourtant, car, ce qu'ils redoutaient le plus c'était le changement de maître, avec son cortège de massacres, de souffrances, ses inévitables pillages et déprédations."
(ahhhhh, heureusement que l'occident est venu libérer tout de monde-là lors de la colonisation)

"Ne t'étonne de rien, la réalité à deux visages, les hommes aussi."

Le vizir appelé "ordre-du-royaume" : "S'il estomniprésent, c'est plutôt en marionettiste qui, en touches discrètes, imprime aux autres le mouvement qu'il souhaite."
(800 ans plus tard, on enseignait toujours là même chose, chez les....
"Car on ne le visite pas seulement pour s'entretenir avec lui, on le visite pour renouveler son alléeance, pour dissiper les soupçons, pour éviter l'oubli."

..."et si notre amitié récente ne m'en donne pas le droit, mon âge et ma fonction le justifient."

"Cependant en face de l'or, voshattitudes étaient différentes. Elle s'étaitgavé de ce qui t'as dégouté. Elle a agi en poétesse de cour, et toi en sage."

"Elle pose sur le livre des yeux méfiants, comme s'il s'agissait d'une rivale."

"D'ailleurs, je n'ai jamais appris à lire. Tout ce que je sais, je l'ai appris à l'écoute des autres...il n'était pas rare à l'époque, que les poètes de qualité soient analphabètes."
(comme les conteurs....ceux de l'écrit-parlé...)

"Le cadi m'a-t-il ouvert les yeux sur la vérité, ou bien m'a-t-il seulement voilé le bonheur ?"

"Nos corps peuvent prolonger nos mots, ils ne peuvent ni les remplacer, ni les démentir."