Bizarre la démocratie, peut-on en Europe occidentale refuser de donner la parole à une personne parce qu'elle ne pense pas comme vous. C’est ce qui est arrivé à Benoît XVI, il devait prononcer une conférence dans l'Université La Sapienza de Rome, il en a été empêché par quelques professeurs et étudiants.
Le thème de cette intervention ? « la distinction entre foi et raison ».
Dans le texte transmis au recteur, Benoît XVI évoquait son intervention à l'Université de Ratisbonne, lors de son voyage de septembre 2006 en Allemagne : "Certes, je me suis exprimé en tant que Pape, mais c'est d'abord l'ancien professeur qui a parlé dans son ancienne université. Aujourd'hui, j'ai été invité en tant qu'Evêque de Rome à La Sapienza, jadis université pontificale. C'est donc en Evêque de Rome que je m'exprimerai... dans une université publique, jouissant d'une autonomie qui est en est la base, d'un principe fondateur qui constitue la nature même universitaire, exclusivement liée à l'autorité de la vérité".
Ensuite le Pape pose la question de savoir ce qu'est l'université, sa mission.
« Son origine réelle et profonde réside dans l'appétit de connaissance caractérisant l'homme, qui veut tout savoir de ce qui l'entoure, qui cherche la vérité en tout... Mais la vérité n'est pas seulement théorie... Elle est beaucoup plus que le savoir. La finalité de cette connaissance de la vérité est de connaître le bien... Mais quel est-ce bien qui nous rend vrais ? La vérité nous rend bons et la bonté est vraie. C'est cet optimisme qui vit dans la foi chrétienne ».
Philosophie et théologie : le rapport entre Raison et Foi.
"Sans confusion signifie que chaque discipline doit conserver son identité, la philosophie demeurant une recherche libre et responsable de la Raison", tandis que "la Théologie doit continuer à s'en tenir à un trésor de connaissance qu'elle n'a pas elle-même élaborait... et qui n'étant pas exploitable par la seule réflexion, alimente sans cesse la pensée qui progresse".
Puis il évoque les " nouvelles dimensions du savoir"…."Devant le danger de tomber dans une déshumanisation qui n'est jamais vraiment écartée... » Cela signifierait aussi que la raison succombe à la fin à la pression des intérêts, à l'attraction de l'utilité, considérés comme critères ultimes"……"Il y a le danger de voir une philosophie, démissionnant de ses responsabilités réelles, se transformer en positivisme. ".
Aujourd’hui quel rôle un Pape doit jouer, son ministère, sa mission n’est-elle pas d'inviter les gens à la recherche du vrai, du bien ? Si l’on interdit à un homme en charge d’un tel ministère de s’exprimer pour défendre la dimension humaine de l’homme, quelle société les intérêts financiers vont construire ?