et si on écrivait un conte?

un petit bout chacun...
je commence:
il était une fois , en haut d'une colline , une jolie fleur bleue qui aimait le vent dans ses pétales....

mais pas un vent méchant, non non, seulement une douce brise pour la chatouiller jusqu'à ses racines.

Si le vent montait le ton...

Cette petite fleur bleue , si petite , si frêle n' avait que le ciel et le vent pour amis ....Elle aurait tant aimé parler avec une autre fleur ou même ses petites bêtes qui la frôlaient sans s' arrêter ....

soudain, sans que l'on n'en connaisse la raison, le vent s'arrêta. le soleil courut se cacher derrière de gros nuages. le clapotis de l'eau cessa. toute vie sembla figée. une atmosphère étrange enveloppa la montagne. le temps, suspendu, interrompit son mouvement...

La petite felur bleue ne pouvait même plus retenir son souffle, puisque plus aucun souffle n'existait. Le soleil s'était fait dur et cuisant, l'eau du ruisseau était devenue dure comme de l'acier et immobile. Le silence faisait un bruit à faire éclater les oreilles.
La petite fleur, qui avait une âme cru que c'était la fin du monde. Tout allait être figé dans cette journée éternelle, chaude et immobile.
Plus de pluie, plus de vent, plus de journée et plus de nuit.

plus aucun bruit, aucun son. les oiseaux s'étaient arrêtés de chanter. la soleil se faisait plus brûlant que jamais.
tous les repères étaient perdus, évanouis. la petite fleur bleur se posa mille questions quant à son avenir. sa vie était-elle menacée à court terme ? n'aurait-elle pas le temps de remplir la mission pour laquelle elle avait été conçue ? elle concevait des projets tous plus fous les uns que les autres. tout s'embrouillait maintenant dans sa tête. qui était-elle ? d'où venait-elle ? où allait-elle ? les fameuses questions que se pose ou devrait se poser tout être vivant. était-ce à cet instant la fin du voyage ?

la peur l' envahit!
Elle se voyait elle aussi figée à jamais dans cette robe pour l' éternité ...
Desespérée de voir un signe de vie , elle regarda autour d' elle , et vit une coccinelle , elle aussi immobiliséé dans cet instant.
mais ...mais ...les yeux de la bestiole bougeaient...et cherchait comme elle , signe de VIE
Mais que se passait-il donc?
Plus de vent , on etouffait , le silence était bruyant....et la peur régnait ....

La coccinelle avait une armure rouge et brillante, parsemée de petits point noirs, eux aussi, brillants, et lisses. Dans chacun de ses points, le monde, désormais figé semblait se refléter comme dans un miroir. Sur son dos, et sur chaque point de son armure, la coccinelle transportait comme une réduction du monde désormais immobile, de chaque colline, de chaque montagne, des ruisseaux et des champs.
Mais ses yeux bougeaient, yeux seul respiraient l'air pur et la brise du printemps évanoui, le monde en mouvement se trouvait concentrée dans ses seuls yeux. Elle promenais son regard mobiles de l'azur du ciel, au gris acier de l'eau, des tiges figées des herbes folles, à la douce corole de la fleur épouvantée.

La " bête à Bon Dieu" portait le monde ...Et ...pourtant , le monde lui paraissait léger ....
mais que voulait donc lui dire cette fleur qui semble se tendre de toute son énergie vers elle , sans bouger d' un iota ....?

(ha je te vois venir toi !)

La fleur tendait chacun des pétales de sa corole, chaque élément de ses étamines, chargée désormais d'un pollen inutile, vers les yeux de la coccinelle. La fleur, à la fois épouvantée et pleine d'espoir, se raccrochait au seul fil de vie du regard de la coccinelle.

Alors la coccinelle se rappela une maxime qu' aimait lui dire sa maman : " Ma fille , à plusieurs , on peut tout , si petit soit-on"

Il lui fallait communiquer avec cette fleur si petite et si fragile .....

la coccinelle se trouvait non loin de la petite fleur bleue. et ses yeux continuaient de remuer. en s'approchant de très près, on se rendait compte que ses yeux n'étaient rien moins que la terre. chaque œil était un globe terrestre où l'on percevait nettement les continents, les montagnes et les océans de notre planète. en observant de plus près encore on distinguait nettement que de l'eau s'écoulait d'un océan, sortait de l'œil et s'échappait doucement de celui-ci, se répandant sur le sol et s'écoulant en direction de la petite fleur bleue. au bout d'un moment, ces larmes constituèrent un tout petit ruisseau qui arriva au pied de la petite fleur. la tige en fut bientôt tout imprégnée. et l'eau de l'océan, continua de couler, de couler... jusqu'à ce que...

jusqu' a ce que la petite fleur sentit en elle une vitalité nouvelle .
Elle sentait qu' entre ELLE et la bestiole , s' installait un océan de solidarité , de coopération ...
Alors elle se hissa le plus possible vers le ciel ...et ...grandit ....grandit ...grandit ...tant et tant , qu' en se penchant vers la coccinelle , elle pouvait l' effleurer de ses pétales ...de petits grains de pollen se déposa sur ses points ....sur les points du monde .....

et le pollen continuait de se déposer sur la petite bête, la recouvrant littéralement. pour elle, point d'allergie, tout au contraire. la coccinelle se mit à avaler du pollen, qu'elle trouva succulent. elle y prit un réel plaisir. et, au fur et à mesure que le pollen entrait en elle, une curieuse mais ô combien agréable impression l'envahit. elle pouvait de nouveau remuer ses pattes, tous ses organes et même ses élytres... la vie venaît de renaître en elle. elle sentait toutes ses fonctions essentielles reprendre leur plénitude. les pattes fonctionnaient, les élytres également et les ailes ne demandaient alors qu'à servir. elle était prête à prendre son envol. dans quelle direction ? dans quel but ? si elle s'éloignait de la petite fleur bleue, ne risquait-elle pas de retomber dans l'état précédent, qui lui avait fait penser à l'antichambre de la mort ? pour l'heure elle se contentait d'absorber encore et encore le pollen qui tombait de la petite fleur bleue...

Aparté:

Rires!
je suis sec là
au secours ......

Plus brillante que jamais, la coccinelle prit son envol, très haut, la tige de la la fleur était devenue tellement grande, que de sa corole, elle aurait pu toucher le sommet des collines alentour. La coccinelle se posa avec précaution sur un des pétales de la fleur et regarda le paysage.
La fleur devenue géante dispensait maintenant son pollen vivifiant sur toute la vallée...

L' eau en recevant le pollen , se mit à briller et à reprendre son cours , les poissons reprirent leurs va et vient incessant, ne se heurtant plus à l' acier qui les emprisonnait.
La fluidité revenait et la musique de la danse des gouttes reprenait de plus bel.
Un enchantement que cette vallée qui reprenait vie .....

à ce moment là, au bord de l'eau, un cerf coréen sans pattes et muet, hurla en courant vers le haut de la colline :

"c'est un mensonge !!!!!!!!!!!!!!!!!!!"

Aparté :

Dis donc, toi le cerf coréen, cul-de-jatte et muet, qui galope et hurle, tu nous casses notre cabane !!! tu romps le charme ! tu vitrifies notre créativité ! mais qui que tu sois, je ne t'en veux pas, lol !!! une vie sans humour est une plante sans sève !!! en plus, tu sembles un(e) ami(e) de vaga, alors tout péché te sera pardonné !!! rires... mdrrrrrrrrr

au vu de cette métamorphose, la coccinelle ne voulait plus s'arrêter de voler. elle souhaitait redonner vie non seulement à sa vallée mais à toutes les vallées du monde. elle entendait faire renaître toutes les formes de vies sous toutes les latitudes, sur les montagnes, dans les plaines et même dans les mers et les océans. le pollen devait faire revivre les êtres vivants, les plantes, l'eau, l'air, le vent. tout ce qui durant un temps avait semblé s'être figé à jamais... une vie qui avait repris grâce aux larmes qu'elle avait versées et qui avait permis à la petite fleur bleue de produire son salvateur pollen. de miniscules grains de pollen qui avaient redonné vie à la terre entière...

aparté

Hé oui, le cerf coréen c'est moi...
cet exercice est une vraie torture pour un cerveau placé sous le signe de la synesthésie.
Hé oui, je vis avec plein de cabanes dans la tête, elles ont plein de portes, plein de fenêtres, et ça court dans tous les sens.
Pour notre cerveau "à trop-à trop" les lettres ont des couleurs, les images ont des odeurs, et les odeurs font du bruit.
Et là, l'air était à la même température que dans l'histoire coréenne, et l'eau faisait le même bruit, la lumière aussi avait le même gout : exactement le gout d'une fine tranche de pain blanc trempée dans l'eau sur laquelle coulait du miel liquide de printemps.
fin de l'apparté.

Le pollen du coeur de la fleur semblait intarrissable. Descendant lentement le long d'un pétale, la coccinelle rejoignit le coeur de la fleur afin de se rouler à loisir dans cette odeur sucrée, dans cette lumière duveuteuse et douce au toucher. Cette fine poussière jaune sentait incroyablement bon, et redonnait vie à chaque partie de son corps. Le corps joliement revêtu de cette lumière jaune de soleil, la coccinelle prit son envol.

la fleur bleue , vit avec tristesse la coccinelle quitter son coeur .
Qu'il était bon de rendre heureux un autre que soi .
Et le rire , le rire de la bestiole , ce rire résonne encore à ses oreilles .

Tout s' éveillait autour d' elle , mais là , elle voyait le monde de haut , trop haut .
En bas , lorsqu' elle était toute petite , personne ne la voyait, et là , tout là -haut , c' est la même chose .

Un léger froid envahit le coeur de la grande fleur.

Le froid de la SOLITUDE.

Le froid de la solitude certes, mais désormais, le soleil la réchauffait, et elle entandait le ruisseau bruisser près d'elle, elle sentait le vent sur ses pétales. Et tout la haut, elle voyait la coccinelle, tel un petit point rouge et noir, dispensant sa lumière jaune et bienfaisante.
La vallée et toutes les vallées alentours reprenaient vie.
La coccinelle volait, volait, au-dessus des champs, des vallées, des chemins.
Elle voyait des centaines de poissons sauter dans les ruissaux, des milliers d'animaux variés courir dans les champs, les plaines, et sur les chemins.

Elle vit aussi bien au milieu des chemins, des êtres étranges, marchant sur deux pattes...

a parte

ce soir : hommos maison, pitta maison, thym et huile d'olive

fin de l'a parte